Frédéric SOURD
Management | formation
Frédéric SOURD
Frédéric Sourd, figure bien connue de la restauration paloise, a troqué le tumulte des établissements de nuit pour la sérénité de la transmission. Fort d’une expérience forgée « derrière le comptoir », il a observé pendant plus de 30 ans l’évolution des comportements et des dynamiques humaines. Aujourd’hui consultant et formateur, il développe une approche du management résolument centrée sur l’humain, prônant l’écoute attentive et la valorisation des singularités de chacun. Pour lui, un bon manager est avant tout un observateur capable de capter les signaux faibles, d’adapter sa posture et d’accompagner chaque collaborateur vers l’épanouissement. Lucide sur les dérives de la standardisation et la pression sociale actuelle, Frédéric milite pour un management sincère et personnalisé. De la gestion de clubs à la formation en management, son parcours témoigne d’une profonde compréhension des rouages humains et d’un engagement fort en faveur d’un leadership bienveillant et éclairé.
Du comptoir au management humain : un observateur de la société devenu transmetteur
S’il est un domaine où l’humain ne peut être réduit à des cases ou des checklists, c’est bien celui du management. Et s’il est un homme qui a appris cette leçon non pas dans des livres mais « derrière le comptoir », c’est Frédéric Sourd. Entrepreneur bien connu dans le secteur de la restauration paloise, il s’est progressivement éloigné des projecteurs pour se consacrer à la transmission de son expérience, avec une approche résolument centrée sur l’écoute et la compréhension des personnes.
De la timidité à la direction
Ce qui frappe chez Frédéric, c’est le paradoxe : timide et réservé dans la sphère privée, il a su, des années durant, endosser les rôles les plus exposés. Gestionnaire d’établissements de nuit, responsable de clubs, manager de villages vacances – à la tête d’équipes allant jusqu’à 80 personnes –, il a longtemps été l’homme de l’ombre qui fait tourner la lumière.
Mais derrière le masque du professionnel accompli se cache un passionné d’observation sociale. « Le comptoir, c’est un miroir de l’âme », aime-t-il rappeler. Derrière ce simple objet, Fred a vu défiler des dizaines d’années de vies, de confidences, de comportements qui, mis bout à bout, dessinent un tableau saisissant de l’évolution de notre société. « La restauration, c’est un observatoire unique : tu es au contact direct des gens, tu ressens leurs humeurs, tu captes des signaux faibles qui en disent long sur les tendances et les mutations sociales. »
Une vision du management forgée par le terrain
Ce contact prolongé avec l’humain a façonné une vision du management bien éloignée des clichés formatés. Pour Frédéric, manager ne se résume pas à piloter des chiffres ou à appliquer des méthodes toutes faites. C’est avant tout « savoir écouter, observer, ressentir ». Et ce qu’il critique aujourd’hui avec la précision d’un expert, c’est cette tentation grandissante de « formater les individus », de les faire entrer à tout prix dans des rôles prédéfinis.
« On veut des acteurs parfaits, des exécutants qui rentrent dans des costumes standardisés. Mais ce n’est pas ça, l’humain. Chacun a son propre rythme, ses forces, ses limites. Le vrai management, c’est aller chercher le meilleur de chaque personne, pas essayer de lui faire jouer un rôle qui ne lui convient pas », explique-t-il avec conviction.
Fred a d’ailleurs été confronté très tôt à ces réalités : à 16 ans seulement, il commence à encadrer des équipes. « À cet âge-là, je n’étais pas franchement un bon manager. C’était du management à l’ancienne : directif, autoritaire. Heureusement, on évolue. Et j’ai compris que diriger, ce n’est pas dominer, c’est accompagner. »
Du terrain à la transmission
Ce virage, il l’a pleinement opéré lorsqu’il a quitté les établissements de nuit pour se lancer dans la formation et le conseil. Aujourd’hui consultant, il partage ce qu’il appelle « une expérience vécue », nourrie par des situations concrètes et parfois rocambolesques, mais toujours riches d’enseignements. Sa spécialité : le management humain.
« Mon plaisir aujourd’hui, c’est la transmission. Je n’apporte pas des recettes toutes prêtes, je partage un regard, une méthode qui part de l’écoute. Le rapport humain est la clé. Un manager doit être un détecteur des talents, un catalyseur. Mais pour ça, il faut savoir observer. L’écoute n’est pas qu’une question de paroles : le non-verbal dit souvent bien plus. »
Sa critique des méthodes actuelles est cinglante mais constructive : « On demande aux équipes de s’adapter au style du manager alors que c’est l’inverse qui devrait se produire. Le manager doit composer avec les personnalités qu’il a autour de lui, comprendre leurs leviers de motivation et adapter sa posture. Sinon, c’est la démotivation assurée. »
Un regard lucide sur la société
Fort de son expérience, Frédéric porte également un regard lucide sur notre époque : « Aujourd’hui, la peur domine. Nous vivons dans une société anxiogène où l’on réagit plus qu’on agit. Cela a un impact direct en entreprise. Un bon manager doit savoir rassurer, stabiliser ses équipes. Il doit être ce repère solide qui comprend que l’humain est fluctuant par nature : influencé par la météo, l’environnement, les émotions… Personne ne peut être au top 100 % du temps. »
Cette approche profondément humaine et pragmatique, Frédéric la transmet avec humilité. Pas question pour lui de s’ériger en gourou ou en théoricien. Ce qui le motive ? Accompagner les autres à construire des environnements de travail plus respectueux, plus efficaces et surtout plus humains.
L’artisan d’un management sincère
Aujourd’hui, Frédéric Sourd trace son chemin loin des strass, fidèle à son style : discret mais efficace. Ce qu’il cherche à transmettre, c’est une vision du management à taille humaine, qui refuse la standardisation des comportements et qui valorise les singularités. Un artisan du management sincère, qui aura troqué le vacarme des soirées paloises contre l’intensité des échanges humains en profondeur.
En somme, du comptoir au conseil, Frédéric reste fidèle à son essence : celle d’un observateur passionné par les autres, convaincu que la richesse d’une équipe ne réside pas dans des compétences techniques uniquement, mais dans l’addition subtile de personnalités uniques, écoutées et respectées.
